Articles de psychologie
Sur le fil de l’âme…
Burn-out : votre corps vous parle...
Burn-out : un appel à s’écouter pour mieux se préserver
Le burn-out est devenu un mal silencieux mais omniprésent dans notre société moderne. À force de courir après le temps, de répondre à des exigences toujours plus élevées et de mettre nos besoins au second plan, nous risquons de nous éloigner de nous-mêmes… jusqu’à l’effondrement.
Quand le corps et l’esprit crient stop
Le burn-out ne survient pas du jour au lendemain. C’est un processus lent, insidieux, où l’on s’épuise à force de vouloir trop bien faire, trop longtemps. Il ne s’agit pas seulement de fatigue passagère ou de stress ponctuel, mais d’un véritable épuisement global – physique, mental et émotionnel.
Parmi les signes les plus fréquents, nous retrouvons :
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Une fatigue chronique qui persiste malgré le repos
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Une perte de motivation ou un désintérêt croissant pour son travail
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Un sentiment de détachement, de cynisme ou d’irritabilité
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Une baisse notable des performances
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Des troubles du sommeil, de l’humeur ou de l’appétit
Mais ce n’est pas tout. Lorsque l’on ne s’écoute plus, c’est souvent le corps qui prend le relais pour exprimer le mal-être intérieur.
Les symptômes psychosomatiques : quand le corps parle à notre place
Douleurs diffuses, tensions musculaires, troubles digestifs, migraines… Ces manifestations physiques sont souvent le reflet de conflits émotionnels non exprimés. Elles agissent comme une alerte, un signal d’alarme que notre équilibre est en danger.
Parmi les symptômes les plus fréquents :
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Céphalées et migraines répétées
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Douleurs dorsales ou cervicales
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Palpitations, sensation d’oppression thoracique
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Troubles intestinaux (ballonnements, nausées, constipation, diarrhée)
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Troubles du sommeil et fatigue inexpliquée
Apprendre à décoder ces signaux, c’est déjà faire un pas vers soi. Le burn-out n’est pas une faiblesse, mais un cri du corps et du cœur qui demande à être entendu.
Les racines du burn-out : une affaire de déséquilibre
Les causes sont souvent multifactorielles :
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Une surcharge de travail prolongée
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Un manque d’autonomie ou de reconnaissance
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Des conflits de valeurs ou un travail dénué de sens
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Une pression constante sur les résultats
Certaines personnalités sont plus exposées : les perfectionnistes, les hypersensibles, les personnes très investies, les personnes qui ont besoin de contrôler, ou celles qui ont du mal à poser leurs limites.
Prévenir le burn-out, c’est d’abord se reconnecter à soi
La meilleure prévention reste l’écoute de soi. Apprendre à identifier ses besoins, ses limites, ses émotions… c’est tout un chemin de reconnexion intérieure. Car on ne peut pas se préserver si l’on ne se connaît pas.
Voici quelques pistes concrètes :
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Rééquilibrer vie professionnelle et personnelle, en acceptant de déconnecter
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Cultiver une hygiène de vie stable : sommeil, alimentation, activité physique, moments de pause
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Développer son intelligence émotionnelle pour mieux comprendre ce que l’on traverse
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Créer un environnement de travail plus humain : communication, reconnaissance, clarté des rôles
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Former les managers à détecter les signaux faibles au sein de leurs équipes
Et si le burn-out est déjà là ?
Pas de panique. Le plus important est de ne pas rester seul·e face à ce que tu vis. Il existe des solutions, des ressources, et surtout… du soutien.
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Consulte un professionnel de santé (médecin, psychologue, thérapeute)
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Prends un vrai temps de repos sans culpabilité
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Entoure-toi de personnes bienveillantes
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Envisage un accompagnement thérapeutique ou de coaching pour reconstruire ton équilibre
Le burn-out n’éteint pas qui tu es, il te révèle là où tu t’étais oublié.
Les schémas parentaux : ces héritages invisibles qui conditionnent nos vies
Il est souvent troublant de constater à quel point nous finissons, parfois malgré nous, par ressembler à nos parents. Non pas dans nos choix conscients, mais dans nos attitudes les plus automatiques, dans nos réactions émotionnelles, dans notre façon d’aimer, de communiquer, de gérer les conflits… même quand on s’était promis de ne jamais leur ressembler.
Ces schémas qu’on n’a pas choisis
Dès la petite enfance, nous nous construisons en observant. Les gestes, les mots, les silences, les tensions, les joies ou les colères de nos parents deviennent pour nous des repères. À force d’y être exposé·e·s, ces modèles s’impriment profondément en nous. Ce sont des « schémas parentaux », des programmes invisibles qui influencent notre manière de voir le monde, les autres et nous-mêmes.
Il peut s’agir, par exemple, d’un père autoritaire qui contrôle tout, ou d’une mère anxieuse qui anticipe le pire. Plus tard, sans même y penser, on se surprend à parler sèchement à nos enfants comme notre père le faisait, ou à paniquer à la moindre incertitude, comme notre mère. Et cela peut être d’autant plus douloureux quand nous avons consciemment rejeté ces attitudes.
Pourquoi reproduit-on ce que l’on a souffert ?
Cela peut sembler paradoxal. Pourquoi adopter des comportements qui nous ont fait du mal ? La réponse est souvent inconsciente. Ces schémas sont ancrés comme des “normes” affectives. Ils nous donnent une illusion de sécurité parce qu’ils nous sont familiers, même s’ils sont dysfonctionnels.
Reproduire, c’est aussi parfois une manière de réparer symboliquement ce qu’on n’a pas reçu. En rejouant inconsciemment une scène du passé — mais à un autre poste (celui du parent, cette fois) — on tente, en vain, de changer le scénario. Mais tant que ces schémas ne sont pas identifiés, ils nous mènent souvent dans des impasses.
Des conditionnements qui sculptent nos choix de vie
Nos schémas parentaux ne se limitent pas à notre vie familiale. Ils influencent nos relations amoureuses, nos choix professionnels, notre rapport à l’autorité, à la réussite, à l’échec, à la liberté. Une personne ayant eu des parents exigeants pourra développer un perfectionnisme chronique, une difficulté à lâcher prise ou une peur de décevoir. Un autre, élevé dans une ambiance de conflit permanent, pourra soit fuir tout conflit… soit s’y précipiter.
Ces attitudes conditionnent notre vie jusqu’à ce qu’on en prenne conscience. Et c’est là que commence un travail essentiel.
Reprendre les commandes : déconstruire pour mieux se (re)construire
Identifier ces schémas, c’est déjà commencer à s’en libérer. Cela demande du courage, de l’honnêteté et parfois un accompagnement thérapeutique. Il ne s’agit pas de rejeter nos parents, mais de reconnaître ce que nous avons hérité d’eux, consciemment ou non, et de choisir ce que nous voulons garder, transformer ou laisser derrière nous.
Ce travail permet de devenir enfin acteur ou actrice de sa vie, et non plus simple héritier·e d’un passé qui nous détermine. C’est un chemin exigeant, mais libérateur : celui de se réconcilier avec soi-même, en apprenant à être le parent bienveillant que l’on aurait aimé avoir.
Le deuil après un décès : traverser l’absence, se reconstruire doucement
Perdre un être cher, c’est bien plus que perdre une présence physique. C’est une faille qui s’ouvre dans le quotidien, une brisure dans le cœur, un avant et un après qui ne se rejoignent plus. Le deuil, dans sa complexité, touche à notre humanité la plus vulnérable. Il nous confronte à notre impuissance, à la douleur, mais aussi, à long terme, à notre capacité de transformation.
Le choc de la perte : quand tout vacille
Un décès, même attendu, provoque un séisme intérieur. Le monde semble continuer à tourner, alors que le nôtre s’est arrêté. Il y a le silence, les absences, les habitudes brisées. La personne n’est plus là, mais elle est partout : dans une odeur, une chanson, un objet du quotidien.
Ce choc peut engendrer une foule de réactions : sidération, colère, culpabilité, solitude, peur, voire un sentiment d’irréalité. Rien de cela n’est anormal. Le deuil n’a pas de mode d’emploi. Il est personnel, intime, et chaque personne le vit à sa manière.
Les étapes du deuil : un processus non linéaire
On parle souvent des étapes du deuil, même si elles ne suivent pas toujours un ordre précis :
1. Le déni : Une forme de protection psychique. On a du mal à croire à la réalité de la perte.
2. La colère : Contre la vie, contre soi, contre les circonstances. Une manière d’exprimer la douleur.
3. Le marchandage : Des pensées comme “Et si j’avais fait autrement ?” qui tentent de négocier avec l’irréversible.
4. La tristesse : Une plongée dans le vide laissé par l’autre, nécessaire à la traversée du deuil.
5. L’acceptation : Non pas oublier, mais intégrer la perte, petit à petit, dans une nouvelle réalité.
Certaines étapes peuvent revenir, se chevaucher, durer plus ou moins longtemps. Il n’y a pas de “bon rythme”. Le deuil n’est pas une ligne droite, mais une spirale. Il revient parfois par vagues, à des moments imprévus.
Les conséquences du deuil : un écho dans toute la vie
Le deuil affecte tout : le sommeil, la concentration, l’appétit, les relations, le rapport à la vie. Il peut réveiller d’anciens traumatismes, accentuer une fragilité émotionnelle, remettre en question le sens de notre existence. Il peut isoler, créer des tensions dans la famille, raviver des blessures anciennes, notamment si la relation avec le défunt était compliquée. Ces blessures agissent alors comme un lien empêchant d’avancer dans son processus de deuil.
Il peut aussi bousculer notre identité : “Qui suis-je sans cette personne ?” Cette question peut être vertigineuse.
Comment se reconstruire après un deuil ?
La reconstruction ne signifie pas tourner la page, mais écrire un nouveau chapitre avec la douleur apprivoisée. Voici quelques clés pour avancer :
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Accueillir ses émotions : Ne pas chercher à être fort·e à tout prix. Pleurer, crier, écrire… tout ce qui permet de faire circuler la douleur est utile.
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Trouver du soutien : Parler avec des proches, rejoindre un groupe de parole, consulter un thérapeute. Être entouré·e, c’est essentiel.
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Créer des rituels : Écrire une lettre au défunt, allumer une bougie, planter un arbre… Ces gestes symboliques aident à dire au revoir à sa manière.
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Respecter son rythme : Il n’y a pas de date limite pour faire son deuil. Il y a des jours où l’on avance, et d’autres où l’on recule. C’est normal.
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Réinventer sa relation à l’autre : La personne n’est plus là physiquement, mais elle peut continuer à vivre autrement, à travers nos souvenirs, nos valeurs, nos élans.
Faire du deuil un chemin de transformation
Même si cela semble inconcevable dans les premiers temps, le deuil peut, à long terme, devenir une source de croissance intérieure. Il nous apprend la fragilité, la tendresse, l’impermanence. Il nous invite à vivre plus pleinement, à aimer plus profondément.
Le deuil n’est pas une fin, mais un passage. Vous n’oublierez jamais mais vous respirerez à nouveau.
La rupture amoureuse : un deuil du vivant
Il est des douleurs silencieuses que le monde minimise, mais qui bouleversent tout à l’intérieur. La rupture amoureuse en fait partie. Perdre un amour, ce n’est pas seulement perdre une personne, c’est voir s’effondrer un projet de vie, une intimité, un lien unique. C’est devoir faire le deuil d’un futur qu’on avait imaginé à deux.
Une séparation, mais pas une mort
La rupture amoureuse est souvent comparée à un deuil, et à juste titre : elle provoque des émotions similaires — tristesse, colère, déni, vide, solitude. Pourtant, il y a une différence majeure : la personne est toujours vivante. Elle continue d’exister, de rire, de vivre… sans nous. Et cette réalité-là peut être encore plus douloureuse à accepter.
Là où la mort impose une fin définitive, la rupture laisse la porte entrouverte. On peut continuer à espérer, à se torturer de « Et si… », à scruter les réseaux sociaux, à repasser les souvenirs en boucle. Ce lien encore “possible” empêche parfois la coupure nette, rendant le processus de guérison plus long, plus ambivalent.
La solitude après le lien
Ce qui pèse souvent le plus, c’est la solitude affective qui suit. Ce n’est pas seulement l’absence de l’autre, mais le vide du quotidien : les messages qui ne viennent plus, les gestes tendres qui manquent, les habitudes qui deviennent douloureuses. On se retrouve seul·e dans des lieux et des pensées que l’on partageait à deux.
À cela peut s’ajouter une remise en question identitaire : « Qui suis-je sans lui / sans elle ? » Quand la relation occupait une place centrale, on peut avoir l’impression de ne plus exister pleinement, de s’être perdu·e dans l’autre.
La dépendance affective : un piège silencieux
Certaines ruptures révèlent aussi des attachements déséquilibrés. On peut réaliser qu’on aimait plus l’idée d’être aimé·e que la personne elle-même. Ou qu’on avait placé en l’autre des attentes impossibles : qu’il ou elle comble nos vides, nous sécurise, nous valorise.
Sortir d’une relation marquée par la dépendance affective, c’est douloureux, mais c’est aussi une chance : celle de se retrouver, de réapprendre à exister pour soi.
Quand la relation devient floue : entre attachement et manipulation
Certaines ruptures révèlent une vérité difficile à regarder en face : la relation était marquée par des dynamiques de contrôle ou de confusion affective. Sans aller jusqu’à parler de perversité ou de pathologie narcissique, il arrive que des conjoints adoptent des attitudes manipulatrices, parfois sans en avoir conscience eux-mêmes.
Cela peut prendre des formes insidieuses :
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des alternances chaud-froid qui déstabilisent,
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des culpabilisations déguisées en préoccupations,
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une présence irrégulière mais exigeante,
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des remises en question constantes de l’autre,
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ou une façon subtile de faire porter la faute à l’autre quoi qu’il arrive.
On se sent alors “pas assez bien”, “trop sensible”, “trop demandeur·se”, tout en continuant d’espérer qu’un jour, l’autre nous aimera “vraiment”.
La reconstruction : un chemin lent mais vivant
Il n’y a pas de remède miracle à une rupture. Mais il y a un chemin, pavé de petites victoires :
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Accepter l’émotion : Il est normal de souffrir, de pleurer, de douter. Laisser la peine s’exprimer, c’est commencer à la libérer.
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Couper les ponts si nécessaire : Pour guérir, il faut parfois de la distance. Rester en contact maintient souvent l’attachement vivant.
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Prendre soin de soi : Corps, esprit, cœur. Se nourrir bien, bouger, s’entourer, respirer.
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Redonner du sens à sa vie personnelle : Explorer ce qu’on aime, renouer avec soi-même, découvrir de nouvelles sources de plaisir et d’accomplissement.
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Se faire accompagner : Par un thérapeute, un coach, un groupe de parole. Le soutien peut faire toute la différence.
L’espoir, au bout du chemin
Même si cela semble impossible au début, on se relève toujours d’une rupture. On apprend. On guérit. Et parfois, on renaît.
La douleur d’aujourd’hui ne signifie pas l’échec de demain. Elle montre à quel point on a aimé, à quel point on est vivant·e. Et c’est justement dans cette intensité que réside aussi la promesse d’un renouveau.
Il ne s’agit pas d’espérer que l’autre revienne ou change. Mais d’espérer en soi. De croire qu’un lien juste, sincère, et équilibré est possible. Qu’on mérite l’amour, mais un amour qui élève, pas qui fragilise.
Le plus beau des deuils, c’est peut-être celui où l’on renonce à ce qui nous abîme, pour faire renaître ce qui nous anime.
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